Le point avec le Dr Jean Tafazzoli
Qu’est-ce que la variole simienne ou mpox?
La variole simienne est une maladie causée par l’orthopoxvirus simien, un virus qui peut se transmettre entre les personnes et parfois par l’intermédiaire d’objets ou de surfaces contaminés. Dans les régions où certains animaux sauvages sont porteurs du virus, il peut également être transmis aux humains en contact avec ces animaux.
L’OMS, après consultation avec des experts internationaux, utilise désormais le terme “variole simienne” pour désigner l’orthopoxvirose simienne.
Quels sont les symptômes de la variole simienne ?
La variole simienne peut entraîner divers symptômes, allant de légers à graves. Certaines personnes peuvent nécessiter une hospitalisation, notamment les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéprimées, y compris celles atteintes d’une infection à VIH avancée.
Les symptômes courants incluent une éruption cutanée qui dure de deux à quatre semaines, accompagnée ou précédée de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de fatigue, et d’un gonflement des ganglions lymphatiques. L’éruption peut ressembler à des cloques ou des lésions et affecter diverses parties du corps, y compris le visage, les mains, les pieds, les zones génitales, et parfois la bouche ou les yeux. Ces symptômes disparaissent généralement spontanément avec des soins de soutien, mais dans certains cas, des complications graves peuvent survenir, nécessitant une prise en charge médicale plus intensive.
Comment la variole simienne se propage-t-elle ?
**Transmission interhumaine :**
La variole simienne se transmet par contact étroit avec une personne infectée, que ce soit par le biais de gouttelettes respiratoires, de contacts peau à peau, de baisers ou de rapports sexuels. Le virus peut également être transmis par des objets contaminés, comme les vêtements ou les draps, ainsi que pendant la grossesse, lors de l’accouchement, ou par contact étroit après la naissance. Bien que des cas de transmission asymptomatique aient été signalés, les informations à ce sujet sont encore limitées.
**Transmission de l’animal à l’humain :**
La maladie peut se transmettre à l’humain par contact avec des animaux infectés, comme certains singes ou rongeurs, que ce soit par morsures, griffures, ou la manipulation de viande ou de produits animaux mal cuits. Pour minimiser ce risque, il est conseillé d’éviter tout contact non protégé avec des animaux sauvages, en particulier ceux qui semblent malades.
**Transmission de l’humain à l’animal :**
Des cas d’infection par le virus chez des chiens de compagnie ont été signalés, bien que les données sur la transmission à d’autres espèces animales restent limitées. Il est recommandé aux personnes atteintes de la variole simienne d’éviter tout contact rapproché avec les animaux, y compris les animaux de compagnie, pour réduire le risque de transmission.
Qui est à risque de contracter la variole simienne ?
Les personnes vivant ou ayant des contacts étroits (y compris sexuels) avec quelqu’un atteint de la variole simienne sont à risque. Toute personne en contact avec des objets ou des surfaces contaminés par le virus est également exposée. Il est essentiel que les proches des personnes infectées prennent des précautions pour limiter la propagation. Les agents de santé doivent porter des équipements de protection individuelle appropriés lors de la prise en charge des patients.
Traitement de la variole simienne
Le traitement de la variole simienne repose principalement sur des soins de soutien, adaptés aux symptômes présentés. Un traitement antiviral n’est pas systématiquement recommandé. Si un traitement spécifique est jugé nécessaire, il doit être décidé de manière collégiale en tenant compte du profil du patient. Le tecovirimat est généralement recommandé en première intention en raison de sa tolérance et de sa disponibilité.
Existe-t-il un vaccin contre la variole simienne ?
Oui, il existe trois vaccins approuvés pour prévenir la variole simienne. La vaccination est recommandée principalement pour les personnes à risque élevé, comme celles ayant eu un contact étroit avec une personne infectée. La vaccination de masse n’est pas conseillée. Les premiers résultats montrent que ces vaccins offrent une bonne protection, mais il faut plusieurs semaines pour que l’immunité se développe pleinement. Des études sont en cours pour mieux comprendre l’efficacité de ces vaccins dans différents contextes.