Cancer de la prostate : dépistage, diagnostic, traitements

By 8 mars 2024 avril 3rd, 2024 Articles médicaux

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Il survient le plus souvent chez la personne âgée, l’âge moyen du diagnostic étant d’environ 70 ans. Des tests de dépistage réguliers sont recommandés à partir de 50 ans. Qu’est-ce que le cancer de la prostate ? Quels en sont les facteurs de risques ? Comment l’éviter ? À quel traitement s’attendre ? Les réponses.

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

La cancer de la prostate est une tumeur qui touche une glande sexuelle masculine appelée prostate. C’est le cancer le plus fréquent chez l’homme avec 61 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2023, selon Santé Publique France.

Le vieillissement est le principal facteur de risque. En effet, l’incidence de ce cancer augmente fortement à partir de 50 ans.

Près de 95% des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes qui se développent à partir des cellules de l’épithélium (tissu de revêtement de la prostate).

Lorsqu’il n’est pas trop avancé, le cancer de la prostate est de bon pronostic, répondant le plus souvent au traitement hormonal. Un diagnostic précoce est donc souhaitable.

En raison de son évolution lente (sur plusieurs années) et grâce aux mesures de dépistage, l’espérance de vie des patients n’est souvent pas affectée par ce cancer.

Habituellement, le diagnostic est posé précocement après un dosage du PSA et/ou une anomalie de la consistance de la prostate lors d’un toucher rectal. La révélation de ce cancer peut intervenir dans le cadre du traitement chirurgical d’une hyperplasie bénigne de la prostate.

Plus rarement, il arrive que le cancer de la prostate soit diagnostiqué à un stade évolué alors que le patient éprouve certains symptômes non spécifiques pour lesquels il est amené à consulter (troubles urinaires, présence de sang dans les urines ou dans le sperme…).

À quoi est dû le cancer de la prostate ?

Comme tous les cancers, le cancer de la prostate est lié à une mutation génétique au sein des cellules localisées dans la prostate (le plus souvent les cellules épithéliales localisées au niveau de l’épithélium c’est-à-dire, le tissu de revêtement de la prostate).

Les cellules anormales prolifèrent ensuite formant une masse qui continue de croître que nous appelons tumeur. Cette dernière peut ensuite diffuser vers d’autres organes par un phénomène de croissance cellulaire dit métastatique.

Il existe plusieurs facteurs de risque qui expliquent l’apparition du cancer de la prostate. Le plus important est le vieillissement.

La prostate est une glande de l’appareil génital masculin située sous la vessie qui prend du volume avec l’âge : c’est ce que nous appelons hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). Néanmoins, l’HBP n’augmente pas le risque de développer le cancer de la prostate.

La prostate étant un organe sexuel, le développement du cancer de la prostate demeure hormonaux-dépendant tant qu’il n’a pas envahi les organes voisins et qu’il est confiné dans la glande prostatite. Un traitement hormonal castrateur permet alors de stopper l’évolution du cancer de la prostate.

Quels sont les facteurs de risque de cancer de la prostate ?

Les facteurs de risque de cancer de la prostate sont :

  • L’âge : le risque de cancer de la prostate augmente dès 45 ans chez les hommes d’origine subsaharienne, africaine ou antillaise. Chez les autres, il est recommandé de se surveiller à partir de 50 ans. Le risque de cancer de la prostate est  de 1% à 7% entre 50 et 64 ans, il monte de 14% à 26% entre 65 ans et 74 ans et enfin, les risques augmentent de 40% entre 75 ans et 79 ans jusqu’à atteindre 50% à partir de 80 ans. L’âge médian du diagnostic est de 71 ans.
  • Des antécédents familiaux de cancer de la prostate : les hommes ayant des proches parents (du premier ou second degré) atteints de cancer de la prostate ont un risque augmenté. Deux mutations génétiques sont en cause :- une mutation du gène HOXB13 ;- une mutation du gène BRCA2 (aussi associée au cancer du sein ou au cancer de l’ovaire chez la femme).
  • L’origine ethnique : on considère que les individus d’origine africaine subsaharienne et antillaise ont un risque augmenté de cancer de la prostate.
  • Le surpoids et l’obésité ;
  • Une grande taille à l’âge adulte :  il est probable que la vitesse de croissance durant l’enfance et la génétique conduisent à une croissance élevée qui soient en réalité responsables d’une augmentation du risque de cancer de la prostate.
  • L’exposition au chlordécone, pesticide désormais interdit en France depuis 1990 mais qui a continué d’être utilisé aux Antilles jusqu’en 1993.

 

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ?

Les symptômes du cancer de la prostate apparaissent généralement tardivement alors que la maladie a déjà évolué. il est recommandé de consulter rapidement un médecin si vous observez les signes suivants :

  • Des troubles urinaires (mictions fréquentes, pressantes, incontinence urinaire, difficultés à vidanger sa vessie,… ) ;
  • Des troubles de l’érection (impuissance sexeulle, érection douloureuse…) ;
  • Des douleurs dans le dos, les hanches, le bassins ;
  • Une perte de poids ;
  • Une altération de l’état général (fatigue, infections fréquentes…).

Il arrive que le cancer de la prostate soit responsable d’une augmentation de la tension artérielle pouvant causer une hypertension artérielle lorsque la tumeur bouscule le fonctionnement d’autres organes (on parle de syndrome paranéoplasique).

Un dépistage recommandé à partir de 50 ans

Afin de détecter une éventuelle tumeur de la prostate, il est recommandé aux hommes de réaliser régulièrement quelques tests :

  • Le dosage sanguin du PSA (antigène prostatique spécifique) : lorsque les taux de PSA sont anormalement élevés, le médecin peut proposer des examens complémentaires. Néanmoins, dans 7 cas sur 10, un PSA élevé n’est pas lié à un cancer de la prostate et représente une fausse alerte. Le rapport PSA/PSA total est lui plus sensible et pourra être prescrit par votre médecin et peut éviter le toucher rectal.
  • Le toucher rectal (examen qui consiste à introduire un doigt ganté dans le rectum) permet au médecin de vérifier le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate.

Ces tests sont à réaliser dès 45 ans chez les hommes qui ont des origines subsahariennes, antillaises ou africaines et chez ceux qui ont des antécédents familiaux de cancer de la prostate.

Taux de PSA : quelles sont les normes ?

Le PSA normal est normalement inférieur à 4 ng/ml. Mais, cette valeur seuil doit être relativisée à l’âge. Inférieur à 2,5 ng/ml avant 50 ans, sa valeur s’élève avec l’âge en même temps que la croissance normale de la prostate (inférieur à 6,5 ng/ml avant 80 ans).

Cancer de la prostate-foto

Diagnostic : comment dépister un cancer de la prostate?

Le diagnostic de cancer de la prostate ne peut être confirmé qu’au moyen d’une biopsie (examen clé). C’est un examen désagréable au cours duquel le médecin insère une sonde échographique dans le rectum afin de visualiser la prostate et de réaliser des prélèvements au moyen d’un appareil équipé d’une aiguille fine. Les prélèvements sont ensuite analysés en Laboratoire d’analyses médicales.

Si la biopsie révèle l’existence d’une tumeur maligne, des examens complémentaires peuvent être prescrits : un bilan sanguin, un bilan d’extension du cancer( incluant notamment une IRM pelvi-prostatique et du corps entier, une tomodensitométrie abdomino-pelvienne ou encore une scintigraphie osseuse…)

En cas de cancer de la prostate (et quel que soit son stade), votre médecin traitant peut requérir sa reconnaissance au titre d’affection de longue durée (ALD). Les examens et les traitements en rapport avec le cancer sont alors pris en charge à 100 %, sur la base des tarifs de remboursement de l’Assurance maladie.

Quels sont les traitements du cancer de la prostate ?

Le traitement du cancer de la prostate est personnalisé et adapté à chaque patient. Il dépend de l’âge, de l’état général du patient et du stade du cancer.

Si le patient est asymptomatique et que son cancer est localisé et à faible risque évolutif, une surveillance active initiale seule (sans traitement supplémentaire) peut être proposée. Néanmoins, si le cancer s’aggrave, un traitement devra être mis en place.

Le traitement du cancer consiste en l’association d’un ou de plusieurs moyens thérapeutiques : l’hormonothérapie, la chirurgie, la radiothérapie externe, la curiethérapie, et la chimiothérapie.

L’hormonothérapie permet de bloquer la production d’hormones masculines (essentiellement la testostérone) qui favorisent la multiplication des cellules cancéreuses. Ce traitement est administré par voie orale ou intramusculaire. Parfois, l’hormonothérapie peut suffire à arrêter la progression du cancer lorsqu’il est limité à la zone de la prostate et hormonodépendant.

La chirurgie du cancer de la prostate consiste en l’ablation de la prostate ainsi que des vésicules séminales . Nous parlons de prostatectomie totale. Les ganglions lymphatiques voisins peuvent aussi être retirés (curage ganglionnaire).

La curiethérapie est pratiquée sous anesthésie générale et consiste en la pose d’implants radioactifs dans la prostate, près de la tumeur.

En chimiothérapie, les médicaments utilisés sont généralement : le docétaxel ou le cabazitaxel en perfusion et associés à un traitement par corticoïdes en comprimés.

L’évolution des traitements a permis de faire considérablement baisser la mortalité liée à ce cancer.

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