Punaises de lit et animaux, on fait le point.
Mon animal peut-il servir de nid aux punaises de lit?
Partout en France, les punaises de lit se multiplient et font des ravages.
On estime qu’actuellement, 1 foyer sur 10 est infesté dans les grandes agglomérations françaises, mais il n’existe pas de réseau de surveillance entomologique.
Cette croissance des cas de punaises de lit est parallèle à celle des autres hématophages que sont les tiques, moustiques, poux et puces, mais également à celle de l’augmentation du nombre d’animaux de compagnie et des nuisibles.
Une vieille croyance veut que les animaux ne puissent ni être vecteurs ni être piqués, ni par les tiques ni par les punaises de lit.
A la question “est-ce qu’une punaise de lit peut vivre sur une fourrure de chien?”, la réponse est évidemment non puisque la punaise ne fait pas son nid sur un quelconque hôte, mais dans des recoins de literies, parquets, matelas, oreillers.
Cependant, la punaise de lit peut être transportée par son hôte.
Et si les punaises de lit préfèrent les humains qui sont dépourvus de fourrure, elles se nourrissent également du sang des chauve-souris et d’autres petits animaux qui présentent des zones de peau imberbes.
En effet, les hématophages se nourrissent de sang et affectionnent particulièrement les animaux au sang chaud et sans poil, tels que les humains et les chauve-souris.
Ainsi, la recherche d’ADN d’autres proies dans le sang issu des punaises de lit a permis d’identifier notamment les chats comme hôtes habituels (source: Pubmed).
L’augmentation non régulée des animaux de compagnie de petite taille, au poil court et à la température corporelle proche de celle des humains (chats, chiens type chiwawas, rongeurs) est donc un facteur qui pourrait expliquer l’augmentation des parasites associés : on estime à 2587/km2 la densité des chiens à Paris et les autres villes ne sont pas en reste, plus de 3000/km2 pour les rats, et c’est le double pour les chats.
L’introduction de ces animaux dans des lieux publics autrefois réservés aux humains (restaurants, coiffeurs, hôtels, cinémas, transports en commun) a créé une proximité homme-animal inédite depuis celle décrite par Albert Camus dans “La Peste”. Pire, on voit se multiplier les animaux dans des établissements de santé comme les urgences, les services de pédiatrie ou les EHPAD.
Fait inédit, le mois dernier, les services des urgences de Reims et de Boulogne/mer fermaient leurs portes du fait d’infestations par les punaises de lit.
La pollution biologique issue des déjections des animaux dans nos rues, la prolifération des parasites hématophages et des virus qu’ils peuvent colporter (Zika, Dengue, etc) et que nous voyons réapparaitre sous nos latitudes, ne sauraient être ignorées et doivent mener à une réflexion plus globale.
En France, en 2023, il n’existe ni surveillance du nombre d’animaux domestiques, ni régulation des naissances, ni surveillance des parasites hématophages ou des virus dont ils sont les hôtes.